VIVRE ENSEMBLE...

J'ai devant moi une adolescente,yeux rieurs,cheveux auburn,rouge à lèvres assorti-en fauteuil roulant,jambe coupée au dessus du genou...elle parle avec les mains comme on le fait dans le Sud-elle a....78 ans !
La piaule,oui ce n'est qu'une piaule,lui offre peu d'espace mais cette femme possède un moral à toute épreuve,elle est un rayon de soleil à elle seule- nous parlons...de chats !Ah les chats !..passion inextinguible qui brûle dans son coeur ...et dans le mien à l'identique -
j'arrive tôt le matin ; elle est déjà à l'ouvrage : elle épluche,décortique,coupe,lave,mélange morceaux de pattes de poulet,de foie,de poumons,de légumes,de pâtes...pour ses protègés-des voisins lui apportent des restes car tous la connaissent dans le quartier;de la cantine de l'école lui arrive du supplèment-repas de rois pour chats SDF,et ce,matin et soir-Combien de chats ? je l'ignore parce qu'ils se sont passé le mot et que parfois,un inconnu arrive et mange à loisir avant de repartir chasser.
Cloîtrée par la force des choses et le destin,elle a su briser la solitude qui la menaçait en se dévouant à d'autres petites vies - quand vient l'hiver,elle colmate avec des journaux un coin de fenêtre aux volets clos sur un peu de chaleur afin que les matous se réfugient à l'abri-tous ne pourront y tenir ensemble,mais bizarrement,aucune dispute,c'est à tour de rôle qu'ils se blotissent les uns contre les autres - il y en a bien un qui tente de s'imposer mais n'insiste pas trop - il doit se dire qu'il aura de la place demain ?
Elle me parle de sa vie,déroule des souvenirs,sans amertume,bien que la vie fut difficile et le demeure par ailleurs; elle me parle de "son homme" disparu de son horizon pendant dix ans et qui un jour a frappé à la porte...elle a pardonné .Aujourd'hui,elle le regarde avec tendresse,l'appelle " son soleil",celui que moi j'ai baptisé "papa Hérisson" parce que sa barbe dure me pique quand je l'embrasse -long comme un jour sans pain,très fragile,frileux au point de couver littéralement le radiateur,lecteur assidu de "minute" dont je refuserai le partage de lecture ( pour moi c'est un torchon ) ...quelle vie ? quel parcours ? quelles pensées hier et aujourd'hui ? cela ne me regarde en rien - je les aime bien tout simplement et je suis là pour leur faciliter la vie,morale et matérielle,autant qu'il m'est permis et que je le peux -je vais promener " la grosse saucisse" leur chienne,vieille et douce,et c'est moi qui l'emmenerai chez le vétérinaire pour une euthanasie compatissante -
Dans ce foyer somme toute très éprouvé,je n'ai rencontrè que de la tendresse et même " la grosse saucisse" ne disputait pas les chats,Seigneurs du lieu !
La passion féline qui habitait cette ado de 78 ans,n'a jamais fait que traduire la passion de la vie qui l'animait - j'ai adoré mon boulot,et je suis loin d'être la seule - mal payée,quelquefois insultée,d'autres fois carrèment en danger,rien ne peux traduire dans sa force le poids de souvenirs ,de rencontres inoubliables.
Passion de la vie...passion féline

PS: Photo trouvée sur le Web (je l'ôterai si la demande en est faite par l'auteur dont je n'ai pas retenu les coordonnées -

Comments

[La Bernache]

Tu est venue ? eh ben !...Bon , je te place donc dans le créneau " ami(e)s des Animaux " - le Poème de Tazzz est sublime ! les pages tournent si vite dans les blogs que j'oublie mes propres billets (LOL ) A toute Chipie N° 2 ;-))

[Kiki/Véro]

magnifique

[TazzzzZ]

lls ont peut-être eu peur que je pisse
Sur le marbre du bénitier
Ou pire que je m'accroupisse
Devant l'autel immaculé
Peur que je ne lève la patte
Quelque part dans les allées
Où siège cette foule ingrate
Qui nous parle d'humanité
Ils ont considéré peut-être
Que c'est un amour pas très catholique
Que celui d'un chien pour son maître
Alors, ils m'ont privé de cantiques

Un jour pourtant je le sais bien
Dieu reconnaîtra les chiens

Me voilà devant la chapelle
Sous cette pluie qui m'indiffère
Tenu en laisse par un fidèle
Allergique aux lieux de prières
Les gens parlent à côté de moi
Tu as de la chance toi au moins
La souffrance ne t'atteint pas
L'émotion c'est pour les humains
Et dire que ça se veut chrétien
Et ça ne comprend même pas
Que l'amour dans le cœur d'un chien
C'est le plus grand amour qu'il soit

Un jour pourtant je le sais bien
Dieu reconnaîtra les chiens

Je pourrais vivre dans la rue
Etre bourré de coups de pieds
Manger beaucoup moins que mon dû
Dormir sur le pavé mouillé
En échange d'une caresse
De temps en temps d'un bout de pain
Je donne toute ma tendresse
Pour l'éternité ou plus loin
Prévenez-moi lorsque quelqu'un
Aimera un homme comme moi
Comme j'ai aimé cet humain
Que je pleure tout autant que toi

Un jour pourtant je le sais bien
Dieu reconnaîtra les chiens
Un jour pourtant je le sais bien
Dieu reconnaîtra les chiens

Renaud - Baltique

Merci pour eux

[La bernache]

Je te connais assez chère CHANT pour savoir toute la tendresse qui tisse ta vie . Bisous

[chant]

Comme je comprends cette dame , moi-même je trouve auprès des animaux tellement de réconfort, passe-lui le bonjour !, bizzzz à toi Blanche