ALEA JACTA EST !...
....Sous mes yeux une succession de jours , de matins suivis de soirs ... 37°5--------------------38° 37.7--------------------38°2 37.5--------------------38°7 Lundi Mardi Mercredi------------------- Février Mars Avril Printemps---------------- Eté-------------------------- Automne----------------- Hiver----------------------- Puis de nouveau ... Samedi-------------------38°7 Dimanche---------------39° Lundi----------------------37° Mardi----------------------40° Mercredi----------------- 40° Jeudi----------------------38° Vendredi----------------40° Samedi----------------------La mort joue à cache-cache ... Je ne puis vous dire ce que j'ai ressenti à cette lecture ...Personne ne peut se mettre à la place d'une autre ...je crois qu'en moi un grand silence intérieur , oui , il n'y avait que ça devant la terrible litanie des chiffres , ce jeu mortel , cette lutte pour la Vie qui finirait par disparaître ! Cette maman gardait ce petit carnet pas très loin d'elle ...et j'ai fait une chose dont jamais je n'aurais pensé, fut-ce un petit instant , avoir l'audace de le faire : j'ai fait disparaître ce petit carnet , je l'ai détruit ! Penser que cette femme pouvait refaire mentalement le chemin tragique d'un calvaire partagé avec sa fille disparue m'a été insupportable ! Je découvris incidement que c'était l'une des Infirmières qui lui apportait du lait sur son propre argent ...en attendant que se mette en place une aide concrète , non que la personne manqua d'argent , mais trop faible pour demander quoi que ce soit , fut-ce le strict nécessaire à la survie - le chien n'était pas oublié . Puis un matin , alors que j'arrivais , je vis que j'avais été précédée : le fils était arrivé de Paris ...le Businessman , costume impeccable , pas un cheveux qui dépasse ...il est dans la chambre de sa mère encore alitée de la nuit ...il me regarde ...aucun salut , il est pressé , il faut en finir !... Ils attendent le véhicule qui va conduire sa mère en maison de retraite ... Il me fait face sans me parler , dans le silence général , son regard je ne l'ai pas oublié : un regard dur , glacial , sans la moindre lumière d'humanité ...elle partira résignée (alors qu'il aurait pu la laisser dans son seuil , mais il a dû calculer qu'une location serait rentable ...) Je partirai aussi ...le chien à dû disparaître , probablement piqué le même jour . Inch'Allah !!! Les Infirmières et moi avions eu le temps de lui offrir un bouquet de roses jaunes pour la Fête des Mères... Au mur de la chambre , un très beau tableau : La Mater Dolorosa ...! Je n'ai pu m'empêcher de me souvenir d'une parole qui m'avait impressionnée " Admirer une personne c'est accepter un sort identique ...autant vous dire que chez moi il n'y aucun tableau de ce style et que je n'admire personne au point de rêver partager un destin douloureux ! NON merci ! Je ne suis décidément pas faite pour le martyre !!! La Vie m'en garde à jamais ! ps: Le bouquet de rose provient du Blog de Grains de Sel , nôtre Suricate que je remercie .